Biodiversité Pas assez de conseillers agricoles en agroécologie, selon le Cese
Le réseau des conseillers agricoles doit s’étoffer rapidement, estime le Conseil économique, social et environnemental (Cese) dans un projet d’avis publié le 13 septembre 2016 sur les emplois liés à la biodiversité.
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« Les auditions ont fait apparaître le besoin de nouvelles compétences et de transformation des métiers agricoles pour développer l’agroécologie, l’agriculture biologique, les techniques sans labour… », souligne un projet d’avis sur « la contribution des emplois de la biodiversité à la transition écologique » paru le 13 septembre 2016, et dont le rapporteur est Allain Bougrain-Dubourg, membre du Cese.
Selon le Cese, les conseillers agricoles doivent être mieux formés par leurs organisations à l’agronomie, l’agroécologie… Et leur réseau doit s’étoffer rapidement, parce qu’« il est maintenant indispensable dans les faits, poursuit-il, de généraliser ces nouvelles pratiques à l’ensemble des exploitations agricoles ».
Les chambres d’agriculture et les coopératives agricoles ont par ailleurs recours à des ingénieurs qui apportent leur expertise sur de nombreux sujets en particulier relatifs à l’agriculture biologique, à la biodiversité, rappelle-t-il. « Ces emplois doivent être développés. »
En faveur de nouveaux dispositifs de soutien
Le Cese estime aussi que les régions devraient inclure le développement de l’agriculture biologique et de la permaculture dans leurs projets territoriaux. « La viabilité du modèle économique des exploitations qui préservent la biodiversité n’étant pas nécessairement assurée », le Cese appelle à une réflexion sur un cadre réglementaire plus adapté et la mise en œuvre de dispositions de soutien, en particulier au niveau des territoires.
Pour ce faire, il privilégie un urbanisme et une planification territoriale rendant possible l’accès au foncier, un soutien au développement de compétences, un élargissement des débouchés grâce à des commandes publiques plus favorables à ce type de production et la mise en place de circuits de commercialisation appropriés.
Une réflexion en cours au ministère de l’Agriculture
Le projet d’avis rapporte par ailleurs l’audition de Philippe Schnäbele, directeur général adjoint à la direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’Agriculture. S’il confirme que l’enjeu est désormais d’intégrer dans une démarche transversale toutes les dimensions de l’agroécologie dans l’ensemble des formations liées à la production agricole dépendant du ministère, il rappelle aussi que seulement 4 500 élèves sur les 160 000 environ que compte l’enseignement agricole suivent réellement une formation sur la biodiversité en tant que telle.
« Apparaît le besoin de développer des compétences transversales ou croisées entre différents types de métiers de production agricole comme de protection ou de gestion de la nature. L’enseignement agricole réfléchit aux réponses à apporter à cette demande », précise Philippe Schnäbele.
L’analyse doit, selon lui, porter sur les nouveaux métiers comme sur ceux qui vont disparaître, mais surtout sur leurs nécessaires évolutions dans le cadre de la transition. « Le développement des pratiques agroécologiques – lesquelles intègrent la protection de la biodiversité – nécessite en effet une transformation des métiers existants ». Il indique enfin que le ministère a constitué un groupe de travail qui rendra ses conclusions au début de 2017.
Rosanne AriesPour accéder à l'ensembles nos offres :